L’âge et la production viagère des vaches laitières dans les exploitations laitières inscrites au contrôle continuent d’augmenter. Si la production laitière par lactation a peu augmenté l’année dernière, la production viagère progresse. Quels sont les facteurs qui déterminent cette production viagère et comment l’influencer?

On peut définir la longévité productive comme la durée entre le premier vêlage jusqu’au moment où la vache quitte l’exploitation, que ce soit pour cause de mortalité ou de vente de l’animal. Dans nos contrées, cette durée varie de 3 à 4,5 ans. L’âge du premier vêlage se situe majoritairement à 2 ans, ce qui porte la longévité totale de 4,5 à 6 ans. Notons cependant que la durée de vie naturelle d’une vache est en moyenne de 20 ans.

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D’un point de vue purement économique, la longévité productive optimale est celle où l’on atteint le meilleur solde, exprimé à partir du premier facteur limitant de l’exploitation. Ce facteur peut être le travail, le nombre de places dans l’étable, le nombre d’hectares, etc. Si le nombre de logettes est le principal facteur limitant dans la ferme, il faut chercher à réaliser le rendement le plus élevé possible par logette. Cela ne doit pas être nécessairement la productivité viagère la plus élevée possible, même si une longévité peu productive en raison de problèmes sanitaires ne débouchera que très rarement sur de bons résultats économiques.

Gestion des réformes

En moyenne, les vaches vêlent 3 ou 4 fois. Des données chiffrées de 2021 nous apprennent qu’en région flamande, le nombre de jours productifs était de 979. Par comparaison, aux Pays-Bas les jours

productifs par vache s’établissaient à 1.228 jours (voir tableau). Le pourcentage moyen de remplacement varie fortement d’une exploitation et d’une année à l’autre. Aussi la productivité viagère est-elle contrastée puisqu’elle est en bonne partie déterminée par la gestion des réformes. Celle-ci est déterminée par les capacités de stabulation, l’environnement, la disponibilité de bétail de remplacement. On sait que la principale raison d’une réforme, ce sont les problèmes sanitaires, à commencer par des difficultés d’entrer en gestation. Viennent ensuite la mammite et une productivité défaillante. Notons cependant qu’il est toujours compliqué d’identifier la cause précise d’une décision de réforme. Le plus souvent, ce sont plusieurs raisons qui sont pointées, souvent corrélées (p.ex. une vache tombe malade après le vêlage, elle souffre de problèmes d’onglons, elle a des difficultés à entrer en chaleur et en gestation et enfin elle produit trop peu). S’y ajoutent les émotions qu’éprouve l’éleveur.

Une difficulté supplémentaire pour décider si un animal doit ou non être réformé est l’impossibilité de prédire quel en est le moment adéquat. Cela dépend aussi du coût de la génisse, de la production future de la vache à réformer éventuellement ou de celle de sa remplaçante. Les productions et les soldes alimentaires constituent des paramètres dynamiques qu’il est malaisé d’évaluer. Bien qu’il existe des modèles économiques en la matière, ils ne sont pas univoques. D’autant plus que les éleveurs intègrent le plus souvent, à juste titre, d’autres paramètres qui ne font pas partie de ces modèles économiques, à savoir le taux cellulaire, le nombre de mammites et le score corporel.

Fertilité

Jusqu’au début des années 2000 à peu près, la majorité des exploitations gardaient le jeune bétail dans le but de remplacer à terme les vaches adultes. Cette approche se soldait fréquemment par des pourcentages de remplacement de l’ordre de 30 % ou plus et par une situation économique qui n’était pas la plus avantageuse. Au cours des deux dernières décennies, des progrès sensibles ont été accomplis en matière de gestion et de résultats de fertilité. En 2018 aux Etats-Unis, le taux de gestation moyen était de 19,3 %, avec des pics de 25 à 30 %. Garder tous

les veaux femelles dans l’exploitation n’est pas la meilleure solution dans la plupart des cas. Le testage génomique, couplé à l’utilisation de sperme sexé sur les meilleures génisses, permet à une exploitation d’accélérer les progrès génétiques.

Une autre option consiste à allonger la durée de la lactation en postposant la période d’attente. Cette façon de procéder diminue le nombre de vaches en période de transition et réduit le nombre de naissances de veaux. Mais des études sur le terrain montrent qu’une longue période de lactation entraîne une transition plus compliquée et davantage de mortalité. N’oublions pas par ailleurs que les soldes alimentaires sont pratiquement toujours plus élevés au début qu’à la fin de la lactation.

Génétique

Comme les progrès génétiques sont rapides, bon nombre d’éleveurs sont tentés d’utiliser plus rapidement des génisses à haut potentiel génétique en vue de remplacer plus … Lire la suite de cette article ?

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Texte: Pieter Passchyn, vétérinaire et conseiller indépendant | Photos: Twan Wiermans

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