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Une mortalité aiguë suite au SHI

En 2020 débutait un projet d’étude destiné à mieux appréhender la cause et l’évolution du syndrome hémorragique intestinal (SHI). Ce syndrome émergent entraîne presque toujours la mort de l’animal dans les 48 heures.

Le SHI se manifeste par une chute soudaine de la production laitière, le refus de s’alimenter et de se lever, des bouses très noires contenant parfois des caillots de sang. A ce jour, le SHI est catalogué comme syndrome : on en connaît certains facteurs de risque, mais la cause précise reste encore à éclaircir. Quant aux exploitations touchées, elles tâtonnent pour trouver une éventuelle approche préventive.

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Quels symptômes?

Ce syndrome présente presque toujours un tableau aigu. L’animal ne mange plus, sa production chute, son rythme cardiaque s’emballe et la bouses contiennent du sang. Ce n’est qu’à l’autopsie qu’on s’aperçoit qu’il s’agit du SHI : l’intestin grêle présente des points d’hémorragie et est rempli de caillots sanguins, au point d’avoir provoqué une occlusion intestinale. Les animaux atteints sont traités au moyen d’antibiotiques et d’anti-infectieux notamment, mais avec des résultats presque toujours voués à l’échec. Quant à une intervention chirurgicale, elle intervient le plus souvent trop tard. Dans 85 % des cas, l’animal atteint meurt.

Facteurs de risque

Les premiers signalements du SHI remontent à 1966. Mais il a fallu attendre 1991 pour avoir une description précise de ce syndrome. Au cours des cinq à dix dernières années, le nombre de signalements à travers le monde a augmenté. Dans la majorité des cas, il s’agit de cas individuels et sporadiques, mais il existe des situations où jusqu’à 10 %

des bovins dans une exploitation sont atteints. C’est aux Etats-Unis que l’on recense le plus de cas de SHI. On y a d’ailleurs identifié des facteurs de risque. C’est ainsi que les génisses seraient moins exposées et que le risque de SHI augmenterait dans les grands troupeaux (> 100 vaches). Par ailleurs, le risque serait plus important pour les vaches au cours des 100 premiers jours de la lactation et que les vaches hautes productrices seraient davantage exposées. Il y aurait également un facteur saisonnier en ce sens que l’incidence en automne et en hiver serait plus importante qu’au printemps et en été.

Mais il faut toujours se montrer très prudent dans l’interprétation des facteurs de risque aussi longtemps que la cause exacte du SHI n’a pas été identifiée. Il se pourrait en effet que les exploitations très productives ont tendance à faire autopsier plus facilement leurs animaux morts tout simplement parce que leur management est meilleur. Cela pourrait expliquer que le critère ‘production élevée’ apparaît plus souvent dans la recherche épidémiologique.

Bactérie et champignon

Dans bon nombre d’études, la bactérie Clostridium perfringens de type A est pointée comme étant à l’origine du SHI. Cette bactérie est effectivement …

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Texte: Pieter Passchyn, vétérinaire et conseiller indépendant bétail laitier – www.milkadvice.be – Photos: Twan Wiermans

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