Actualité

Quand les vaches sont heureuses,le fermier est content

La santé animale est l’un des éléments les plus importants sur un élevage, qu’il s’agisse de la naissance d’un veau, de l’élevage de jeunes veaux ou simplement de la traite quotidienne. Dans une exploitation laitière, tout ou presque est directement lié à la santé des animaux. Et cela ne se limite pas aux vaches ou aux veaux malades : quand il y a des problèmes sanitaires, cela se répercute souvent sur l’agriculteur ou l’agricultrice. Le bien-être du bétail est en effet corrélé au bien-être de l’agriculteur. 

Cette semaine, certains journaux flamands ont consacré des gros titres à la situation prétendument « catastrophique » du bien-être des animaux dans les élevages. Une vache laitière sur trois est boiteuse, titrait le quotidien flamand Nieuwsblad. Aucun éleveur de bétail ne peut rester insensible à ces Unes : nombreux sont ceux qui ont fait leurs calculs et se sont demandés si ce chiffre s’appliquait à leur propre exploitation.  

Presque en même temps que ce tumulte du côté flamand, l’action « Leer Koekeloeren » (apprenez à observer) de l’association Wakker Dier a commencé aux Pays-Bas. Cette organisation de défense des animaux appelle les citoyens à réagir lorsqu’ils voient une vache en mauvais état au pâturage. Cela a conduit à une remarquable levée de boucliers parmi les producteurs laitiers néerlandais, et à de nombreuses réactions sur les médias sociaux. 

La publication Facebook “Wakker Dier en de getergde boer” (Wakker Dier et le fermier accablé) en est un bel exemple. Le producteur laitier auteur de cette publication se pose ouvertement la question : faudrait-il, après un hiver difficile et parce qu’elle n’est pas en parfaite santé, refuser à la vieille vache Ina l’accès au pâturage ? Une vache vieillissante n’a-t-elle plus le droit de profiter de ses vieux jours au vert au prétexte qu’elle serait un peu plus maigre et plus lente que les autres ? Folie causée par l’abondance, déclare l’auteur. Il y a de cela, quand tout le monde s’intéresse soudain au secteur agricole. 

Non pas qu’il faille négliger l’importance du bien-être animal dans les élevages : le bien-être animal mérite toujours l’attention et en vérité, il est quasiment impossible d’en faire trop. Mais comme pour de nombreux problèmes dans de nombreux secteurs, il est également important de bien recontextualiser les débats à ce sujet. Il est aisé de critiquer depuis la ligne de touche, sans connaître tous les tenants et les aboutissants d’une situation.  

Le secteur est en constante évolution, et les outils visant à protéger la santé animale sont nombreux et évolutifs. Pour l’élevage laitier, il n’y a qu’une voie, et c’est celle qui va de l’avant, y compris en ce qui concerne le bien-être des animaux. Car des vaches heureuses, c’est un fermier content.  

Annelies Debergh,  rédaction en chef du magazine ‘Lait & Élevage’


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *