La famille Joskin a décidé de ne pas participer au salon Agribex. L’inquiétude des agriculteurs quant à l’avenir, les difficultés d’organisation et les moyens à mettre en œuvre ainsi que les risques actuels en matière de sécurité sont autant de paramètres qui ont conduit le constructeur à renoncer in extremis à participer à ce salon.
Pour le groupe Joskin, le bon déroulement d’un salon d’envergure comme Agribex n’est pas réalisable pour cette édition. Dans un long communiqué, la direction de l’entreprise s’explique comme suit: «Agribex vient traditionnellement clôturer une année riche en événements, aussi bien en Belgique qu’à l’international. Le nombre croissant de foires ainsi que leur constant agrandissement, particulièrement des salons majeurs comme Agritechnica et le SIMA, impliquent une organisation à la fois rigoureuse et de longue haleine. En effet, afin d’atteindre un niveau de présentation digne de celui de la marque Joskin, les ressources humaines et financières mises en place sont d’une grande ampleur. Le comité d’organisation d’Agribex ayant décidé de raccourcir les temps de montage/démontage par rapport aux éditions précédentes, construire un stand de plus de 1.000 m² en un temps restreint apparaît comme un réel défi ne pouvant être que difficilement mené à bien.»
Mais les difficultés sont plus profondes, comme le souligne le constructeur wallon: «À ces difficultés organisationnelles s’ajoute un contexte économique critique pour le monde agricole, avec en première ligne les agriculteurs, dont le nombre diminue malheureusement constamment. L’année 2015 a été marquée par une nouvelle crise pour le secteur de l’élevage avec des perspectives peu rassurantes à l’échelle européenne. Il en résulte une atmosphère de crainte qui se fait ressentir chez tous les acteurs de la filière agricole, des réseaux de concessions, en passant par les fabricants, jusqu’aux organisateurs d’événements, qui voient leur taux de fréquentation diminuer au fil des années. Ce contexte se fait nettement ressentir lors de foires, où rares sont les professionnels ou agriculteurs s’y rendant avec une intention concrète d’investissement.»
Ce climat de crise est aggravé par les conséquences des attentats et des menaces terroristes. «Cette atmosphère de crise est aujourd’hui aggravée par les tragiques événements survenus à Paris ce 13 novembre. Ceux-ci seront certainement les plus marquants de l’année 2015. Ils ont terrorisé le monde entier et ont entraîné une vague de peur à travers notre territoire qui se fait ressentir à chaque coin de rue jusque dans nos campagnes. Par conséquent, des mesures de sécurité jamais vues auparavant ont dû être instaurées. Ces dernières, visant particulièrement les regroupements de masse comme Agribex, obligent les organisateurs à repenser chaque étape d’un tel salon: montage et démontage des stands, vérification du personnel et du matériel exposé, contrôles approfondis des visiteurs aux entrées, etc. Combinés au temps de montage raccourci, ces contrôles renforcés ne pourront que nuire au bon déroulement de la mise en place du stand, base d’un accueil et d’une présentation de qualité durant la foire. De plus, l’absence de garantie de la part des organisateurs quant à la tenue du salon mais également quant à sa bonne fréquentation sur toute sa durée sont des facteurs entrant également en compte dans la prise de décision de la famille Joskin. En effet, les craintes faisant suite aux attaques de Paris ont déjà, pour le groupe Joskin, engendré l’annulation de plusieurs formations de concessionnaires internationaux et de nombreuses visites d’usine», poursuit le communiqué.
Enfin, s’agissant de la société DistriTECH, active dans l’importation de nombreuses marques, le choix d’exposer ou non a été laissé à ses fournisseurs. «Étant donné que la majorité d’entre eux sont favorables à une participation à Agribex, DistriTECH respecte cette décision en y participant», conclut le communiqué de Joskin.