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Le secteur de l’alimentation animale a atteint un statu quo

Malgré la réalité très difficile du marché avec une production d’aliments pour animaux en Belgique de 7,1 millions de tonnes en 2021. C’est ce qu’a annoncé aujourd’hui la Belgian Feed Association (BFA). Le secteur est confronté à de nombreux défis, qui ont un impact majeur sur le secteur : la forte augmentation des prix des matières premières et les défis qui en résultent en termes de disponibilité, l’accord sur l’azote annoncé en février, qui met le secteur sous forte pression en raison de la réduction annoncée du cheptel porcin de 30%, et la priorité du secteur d’améliorer encore la durabilité de la chaîne de production animale par des mesures relatives à l’alimentation animale. Bien que la fin de la hausse des prix des aliments pour animaux semble désormais en vue, il est clair que les entreprises du secteur de l’alimentation animale doivent encore relever de nombreux défis.

2021: une année pleine de défis, mais le secteur fait preuve de résilience

En 2021, le secteur des aliments pour animaux a de nouveau été confronté à des conditions de marché très difficiles. Bien sûr, la pandémie de COVID-19 s’est poursuivie. À cela s’ajoute la crise du secteur de l’élevage porcin et le secteur a été à nouveau confronté à la grippe aviaire hautement pathogène chez les volailles. Néanmoins, la production d’aliments pour animaux des membres de BFA est restée inchangée en termes de volume (-0,1%).

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Avec une production d’aliments pour animaux de 7,1 millions de tonnes, la Belgique se classe au 8ème rang en Europe (UE-28). En 2021, la Belgique a importé 1,7 million de tonnes d’aliments pour animaux et en a exporté 1,4 million de tonnes. “Ces chiffres globaux comprennent de très importantes fluctuations tout au long de l’année”, déclare Katrien D’hooghe, Managing Director de BFA. “Par exemple, la production d’aliments pour porcs pour l’ensemble de l’année a diminué de 1,6 % par rapport à 2020. En revanche, pour la période décembre 2021 à janvier 2022, nous constatons une baisse d’environ 10% par rapport à l’année précédente.”
Dirk Van Thielen, Président de BFA, acquiesce : “La crise du secteur de l’élevage porcin se traduit clairement dans les statistiques de BFA. Les causes sont connues de tous : les prix du porc historiquement bas et les prix élevés de l’énergie, des matières premières et des aliments pour animaux. Malgré le fait que les prix du porc aient fortement augmenté ces derniers temps, une nouvelle hausse est aujourd’hui une nécessité pour de nombreux éleveurs de porcs afin d’obtenir un résultat positif.”

Des niveaux record pour les prix des matières premières, ceux des aliments pour animaux vont suivre

Les prix des matières premières pour l’alimentation animale – par exemple le blé, le maïs, l’orge, le tourteau de soja, les graines de lin, le tourteau de colza, mais aussi les vitamines et les minéraux – ont atteint des sommets absolus ces dernières semaines. Pour certaines matières premières, comme les graines de tournesol et les sous-produits de la production d’huile de tournesol, la guerre en Ukraine risque également de poser des problèmes de disponibilité. David Clarinval, vice-Premier ministre et Ministre fédéral de l’Agriculture, a confirmé que “les problèmes d’approvisionnement de certains produits à base de graines de tournesol ont été longuement discutés [lors de la première réunion de la Task Force au niveau fédéral]. Le SPF Economie travaille sur un plan d’urgence pour l’approvisionnement alimentaire belge, en collaboration avec la Consultation de la chaîne, dont la BFA est également membre”.

Tout cela entraîne des prix très élevés pour les aliments pour animaux, même si la fin de la hausse semble être en vue. La rentabilité des éleveurs est ainsi mise à rude épreuve. Van Thielen : “Heureusement, les prix des produits finis (viande, lait et oeufs) ont également augmenté pour la plupart des groupes d’animaux. La forte hausse des prix des aliments pour animaux se traduit aussi clairement par une augmentation du chiffre d’affaires (en valeur absolue) du secteur. Le chiffre d’affaires a augmenté de 18 % par rapport à 2020. Le secteur belge de l’alimentation animale représente ainsi 10% du chiffre d’affaires de l’ensemble de l’industrie alimentaire.

Accord sur l’azote : un impact majeur aussi sur le secteur belge de l’alimentation animale

L’accord sur l’azote annoncé par le gouvernement flamand en février 2022 exercera une pression encore plus forte sur la production belge d’aliments pour animaux dans les années à venir. En effet, la production d’aliments pour porcs représente 52 % de la production totale d’aliments pour animaux en Belgique. “La réduction proposée de 30 % du cheptel porcin causera de nombreux maux de tête à beaucoup de nos membres, dont de nombreuses PME familiales flamandes. Nous ne manquerons donc pas de faire valoir nos objections dans le cadre de l’enquête publique en cours”, déclare Katrien D’hooghe. “Entretemps, nous continuerons bien sûr à participer de manière constructive à la recherche de solutions aux défis environnementaux et climatiques par le biais de mesures d’alimentation.”

L’accent sur une production d’aliments pour animaux socialement responsable et durable

Un engagement en faveur de la durabilité de la chaîne de production animale par le biais de mesures relatives à l’alimentation animale constitue le fil rouge du fonctionnement de BFA.
“Il existe cinq mesures concrètes en matière d’alimentation animale pour réduire les émissions de méthane chez les bovins”, illustre Dirk Van Thielen. “Le gouvernement flamand met même des fonds à disposition via un règlement pré-ECO pour stimuler leur application. Nous appelons donc tous les partenaires de la chaîne concernés à s’atteler ensemble à cette tâche.”
Le secteur continue également à investir massivement pour rendre la chaîne d’approvisionnement en (tourteau de) soja plus durable. Par exemple, chaque année, environ un demi-million d’euros sont investis dans l’achat de certificats de soja durable. En 2021, 450.000 certificats ont été achetés. Une approche que le secteur souhaite développer encore davantage. Katrien D’hooghe : “Le projet de loi européen sur les chaînes d’approvisionnement sans déforestation ne se concentre que sur des flux complètement séparés. Nous demandons que les efforts que le secteur déploie depuis des années dans le domaine de la culture durable du soja soient également pris en compte par le biais de cette certification.
Le secteur belge de l’alimentation animale s’efforce également de réduire les importations de soja en provenance de pays non européens et d’utiliser de manière plus diversifiée des sources alternatives de protéines. À cet égard, la circularité est une question importante. 43 % des matières premières utilisées sont déjà des co-produits de l’industrie alimentaire et des biocarburants. Par exemple, le secteur demande également que les protéines animales soient utilisées dans les aliments pour volailles et porcs. Il s’agit de co-produits d’animaux approuvés pour la consommation humaine. La Commission européenne a approuvé un projet de loi en ce sens l’année dernière, mais le passage à l’application pratique en Belgique a été retardé.

Dans tous ces dossiers, BFA reste un interlocuteur proactif et constructif aux différents niveaux politiques. BFA et ses membres croient donc fermement en un élevage durable et tourné vers l’avenir en Belgique.


Source – BFA

La mission de la Belgian Feed Association (BFA) est de promouvoir les intérêts de ses membres et d’oeuvrer à l’acceptation sociale générale de la production durable d’aliments pour animaux. Les 135 membres de BFA (fabricants d’aliments pour animaux) représentent environ 95 % de la production nationale. Les fabricants d’aliments composés pour animaux utilisent des matières premières de haute qualité et revalorisent chaque année environ 3,5 millions de tonnes de co-produits issus des industries alimentaire et des biocarburants, entre autres, qui, sinon, finiraient en décharge.


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