En janvier dernier, nous évoquions dans ces colonnes le projet de recherche Life-Dairyclim (Université de Liège). Dans ce cadre, un questionnaire sur l’utilisation des zones pâturables dans les fermes laitières avait été proposé aux éleveurs. Les résultats ce cette enquête – une première avait été menée en 2016 – ont été publiés il y a peu.
S’agissant de la structure des exploitations, les chercheurs constatent la progression du bio, qui est passé de 9,3 % en 2016 à 11,7 % trois ans plus tard. D’autre part, on observe une diminution du nombre de petites exploitations de moins de 60 vaches, un accroissement de la production moyenne (30 % des fermes dont la production annuelle par vache dépasse les 8.000 litres) et une hausse de 10 % de la surface agricole par exploitation.
Les enseignements de cette enquête ont permis d’établir que le taux de pâturage en Wallonie est important et stable. «Pour 96 % des éleveurs laitiers, les vaches en production pâturent et ce, pendant 4 mois, généralement jour et nuit. Un complément est donné dans 66 % des cas. La part d’herbe dans la ration est en moyenne inférieure à 50 % en été et légèrement supérieure à 50 % en hiver», écrivent les auteurs de cette étude.
Perception positive
Le pâturage est perçu positivement par les agriculteurs, que ce soit en termes de bien-être animal (93 %), de coûts de production (77 %), de paysage (83 %) et d’environnement (76 %). Les raisons invoquées pour la pratique du pâturage sont d’une part la diminution des coûts de production (72,5 %) et d’autre part le bien-être animal (90 %). Et les chercheurs de l’ULg d’ajouter: «Nous avons remarqué que l’image de l’agriculture était un facteur plus important en 2019 qu’en 2016 avec plus d’un agriculteur sur deux la mentionnant. Il semble que la pression des autorités et des laiteries est plus importante également en 2019. En 2019, nous avons inclus une question concernant le label et ce facteur a été relevé par près de 10 % des éleveurs.»
Zéro-pâturage
Pourquoi certaines fermes optent-elles pour le zéro-pâturage? Sans grande surprise, les réponses montrent que ce sont les exploitations de grande superficie (35 % ont plus de 150 ha), avec le troupeau le plus important (30 % ont plus de 150 vaches laitières) et dont le niveau de production est plus élevé (75 % déclarent plus de 8.000 litres de production annuelle). «Le choix de ne pas pâturer semble bien lié à la taille des exploitations: 40 % de ces éleveurs considèrent que le pâturage a un effet négatif sur les coûts de production, l’image ou même l’environnement. La moitié de ces éleveurs estime que la gestion du pâturage est difficile. Plus de la moitié d’entre eux craignent une chute de la production laitière. En 2019, près d’un fermier sur deux invoque les conditions climatiques», note cette étude.
Source: Comité du Lait, septembre 2019
Info: labos.ulg.ac.be/dairyclim/