La Suisse ne sera pas le premier pays européen à interdire les pesticides synthétiques. Ainsi en ont décidé les citoyens suisses consultés lors d’un referendum. De même, ils ont rejeté une proposition de loi sur la protection du climat et une initiative visant à mieux protéger l’eau. Lors de la votation sur les pesticides synthétiques, 60,65 % des citoyens suisses ayant participé à cette consultation populaire ont rejeté la proposition d’interdiction. Seul le canton de Bâle a voté en faveur de la mise au ban des pesticides. Le projet portait sur une interdiction des herbicides à l’horizon de dix ans et concernait également l’importation de denrées et ingrédients alimentaires produits avec des produits phytosanitaires. Ce dernier élément avait amené la puissante industrie suisse du chocolat à mener un lobbying intense pour contrer ce projet. Ce secteur est en effet tributaire de matières premières importées, tel le cacao. Si le chocolat bio est très minoritaire, l’interdiction d’importation d’ingrédients alimentaires produits avec des produits phytosanitaires aurait ipso facto contraint les chocolatiers suisses à faire la transition intégrale vers le bio.
De même, l’initiative d’une protection très stricte de l’eau de distribution a été rejetée à une assez large majorité (60,68 %). Cette proposition impliquait notamment que seuls les agriculteurs travaillant sans pesticides, réduisant sensiblement l’épandage de lisier et renonçant à l’usage préventif d’antibiotiques, auraient pu bénéficier de subsides publics. Quant au projet de loi sur le CO2, prévoyant une réduction de 50 % des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030 par rapport à l’année de référence 1990, il a été rejeté d’une courte tête, par moins de 52 % des votants dont la crainte était de voir le prix des carburants et des tickets d’avion s’envoler.
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