Le lundi 31 août, les partenaires de la concertation de la chaîne agroalimentaire ont conclu un accord pour tenter d’endiguer la crise dans la production laitière et l’élevage porcin. Le point essentiel de cet accord est la mise en place d’un mécanisme de stabilisation par secteur, pour atténuer la volatilité des revenus.
A court terme, il est prévu une aide directe temporaire pour les producteurs laitiers et porcins. En même temps, cet accord jette les bases d’un mécanisme de stabilisation plus durable par secteur et auquel tous les maillons de la chaîne agroalimentaire apporteront leur concours. Les partenaires de la concertation de la chaîne agroalimentaire demandent aux autorités compétentes – fédérales et régionales – de participer à cette initiative, qui est unique dans l’UE.
Aide temporaire
Le SPF Economie a collaboré étroitement aux négociations et a présenté des chiffres précis des pertes subies par les éleveurs. L’aide prévue est le résultat d’une négociation et compense en partie les pertes subies par les agriculteurs. Cet accord sera soumis pour approbation aux autorités belges de la concurrence.
A court terme donc, il s’agit de mettre en place une aide temporaire et directe pour les éleveurs laitiers et porcins. Cette aide sera principalement financée par le biais d’une augmentation temporaire d’un certain nombre de produits laitiers et porcins. Cette aide devrait être substantielle pour les exploitations concernées.
Pour le secteur laitier – par analogie avec les mesures prises en 2009 -, il est prévu une augmentation du prix du lait de 2,7 centimes par litre de quota dont l’exploitation disposait par le passé. Pour les jeunes qui ont démarré leurs activités depuis la suppression des quotas laitiers, un régime particulier a été prévu. Ce sont les organismes de paiement régionaux qui auront en charge la perception de cette aide et les laiteries paieront cette aide tous les mois pendant une période de six mois. On estime à 46 millions d’euros le montant total qui sera alloué de cette façon.
Mécanisme de stabilisation
Etant donné que la volatilité des prix est un phénomène récurrent auquel est confrontée l’agriculture familiale, les différents partenaires de la plate-forme de concertation se sont engagés à inscrire cette mesure temporaire dans un mécanisme de stabilisation interprofessionnel plus structurel qui pourrait être activé en cas de crise aigüe. Les modalités de ce mécanisme seront précisées au cours des six prochains mois, de telle sorte qu’il prenne le relais à la fin de la mesure temporaire. Pour les partenaires de la concertation, il est impératif que les pouvoirs publics soient partie prenante à ce mécanisme. En effet, le deuxième pilier de la PAC prévoit un certain nombre d’instruments qui peuvent être enclenchés. Les expériences que ne manquera pas de livrer le mécanisme de stabilisation pourront servir à la préparation de la PAC de demain. Aussi les partenaires de la plate-forme de concertation demandent-ils aux ministres compétents de présenter cette initiative au niveau européen, au titre de projet-pilote innovant.