En cette semaine mondiale de sensibilisation à un usage prudent des antibiotiques, Celagri (Cellule d’information Agriculture) a fait le point sur l’utilisation des antibiotiques dans l’élevage.
«L’élevage est sur la bonne voie dans l’atteinte de ses objectifs», se félicite Celagri. En Belgique, c’est le centre d’expertise AMCRA qui coordonne les efforts de lutte conjointe des différents acteurs de l’élevage. En 2011, l’AMCRA s’était fixé trois objectifs, le premier étant de diminuer en 2020 de 50 % l’utilisation des antibiotiques dans l’élevage. En 2018, la réduction était de 35,4 %. Deuxième objectif: à l’horizon 2020, faire baisser de 75 % l’usage des antibiotiques critiques, c’est-à-dire à utiliser en dernier recours par les vétérinaires, car ces antibiotiques doivent garder leur efficacité en santé humaine. L’année dernière, cet objectif était largement atteint puisqu’il dépassait 79 % La même observation positive vaut pour la baisse des aliments médicamenteux avec antibiotiques (objectif: – 50 % en 2020): ici aussi les objectifs ont été dépassés puisque le recul était de 69,8 % fin 2018.
Rappel de la réglementation
«Cette semaine de sensibilisation à l’utilisation des antibiotiques est idéale pour rappeler le schéma d’administration de médicaments vétérinaires. En effet, pour les animaux de production, tous les médicaments qui se retrouvent dans une exploitation agricole vont suivre le schéma suivant: fabricant à centrale d’achat (p.ex. Alcyon, Val d’Hony, Prodivet) à vétérinaire à exploitant», ajoute Celagri.
Rappelons que le vétérinaire doit rédiger un document (DAF) pour chaque administration de médicaments aux animaux de production, sous peine de sanction pour le producteur en cas de présence de médicaments dans l’exploitation sans être justifiés par un DAF.
«Pour éviter d’avoir des résidus d’antibiotiques dans la viande, les abats, le lait ou les œufs, on attribue un temps d’attente aux médicaments administrés aux animaux de rente. Le temps d’attente est le temps à respecter entre la dernière administration de médicaments et la collecte du lait et des œufs ou l’abattage. A l’issue de ce temps d’attente, la teneur en substances actives provenant du médicament est suffisamment basse pour être considérée comme inoffensive. Le temps d’attente est entre autres calculé en fonction de la limite maximale de résidus (LMR). Cette LMR diffère, pour une même substance active, selon l’espèce animale ou le tissu concerné (viande, graisse et peau, foie, rein, lait et œufs)», rappelle Celagri.
Eviter le réflexe ‘antibiotiques’
Celagri poursuit en énumérant les règles de base à suivre, la première étant qu’un éleveur ne peut commencer un traitement que sur avis du vétérinaire et traiter uniquement les animaux malades. Autrement dit, il est interdit de traiter les animaux de sa propre initiative.
Par ailleurs, «il est fortement déconseillé de réaliser des traitements préventifs et du troupeau complet lorsque seule une partie des animaux est malade. Il est important de doser correctement les antibiotiques, en estimant le poids corporel avec précision et en respectant la durée de traitement. Le sous- et le surdosage, ainsi que le non-respect du temps de traitement indiqué, peuvent nuire à la santé animale et à la santé publique.»
Info: www.amcra.be/fr/amcra-vision-2020/
Source: Celagri, le 19 novembre 2019