Economie

Le plan européen de crise accueilli fraîchement

Dévoilé le 18 juin, le plan de crise européen destiné à venir en aide au secteur laitier sinistré, a été accueilli fraîchement en Belgique.

Ce plan s’articule autour de trois volets:

Un: un budget de 150 millions d’euros au niveau européen en guise de compensation à une limitation volontaire et temporaire de la production dans le secteur laitier;

Deux: la Commission européenne débloque un montant de 350 millions d’euros sous forme d’enveloppes nationales – que les Etats membres peuvent compléter – pour répondre aux besoins financiers les plus urgents dans les exploitations agricoles dans les différentes filières animales;

Trois: un certain nombre de mesures d’accompagnement, parmi lesquelles le prolongement et l’extension du régime d’intervention pour le secteur laitier jusqu’en février 2017.

Ajoutons encore que le commissaire européen à l’Agriculture Phil Hogan a annoncé qu’il y aurait des avances sur les paiements des aides de la PAC (à la mi-octobre), à raison de 70 % pour les aides directes et de 80 % pour le développement rural.

11 millions pour la Belgique

Sur le budget de 350 millions euros, la Belgique en obtiendra 11, qu’elle pourra donc utiliser comme elle l’entend. Précisons que les Etats membres peuvent compléter cette somme en la doublant.

S’agissant de l’enveloppe budgétaire de 150 millions d’euros, elle devrait permettre de réduire la production dans l’UE d’un milliard de litres.

Ce plan d’aide a été  accueilli sans enthousiasme par les responsables politiques belges. C’est ainsi que Willy Borsus, le ministre fédéral de l’Agriculture, a déploré le manque d’ambition de la Commission: «Il s’agit d’une réponse de la Commission assez timide quand on sait qu’il y a déjà actuellement 3 milliards de litres de lait stockés à l’intervention publique, c’est-à-dire retirés du marché pour tenter de faire remonter les prix. Il s’agit certes d’un pas dans la bonne direction puisque c’est la première fois que l’Europe réintroduit un mécanisme de réduction de la production. Cela démontre que la Commission nous a entendus mais les montants mobilisés restent trop faibles et pas assez organisés au niveau de toute l’Europe.»

Quant au ministre wallon de l’Agriculture, René Collin, il a, lui aussi, pointé le manque de courage des institutions européennes en déclarant que «l’Europe, paralysée par une confiance aveugle au marché, n’ait pas le courage de prévoir une obligation à chaque pays de collaborer effectivement à l’impérieuse nécessité de réduire la surproduction, première cause de la chute des prix.»

Sources: communiqués de presse du cabinet Borsus et du cabinet Collin

 

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