L’AMCRA, le Centre de connaissances sur l’utilisation des antibiotiques et de l’antibiorésistance chez les animaux, a élaboré une vision de la gestion des antibiotiques pour les années 2020 à 2024. Ce plan vise la réduction maximale de l’usage d’antibiotiques, pour toutes les espèces animales et par tous les vétérinaires.
Ce plan s’articule autour de trois objectifs et comporte neuf points d’action.
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Objectifs 2024
1. Objectifs de réduction spécifiques à chaque espèce au niveau des exploitations et 1 % maximum de gros utilisateurs
«Des valeurs de benchmarking sont fixées pour chaque catégorie animale (parmi les animaux producteurs de denrées alimentaires). On communiquera où se situeront en 2024 les valeurs limite de benchmarking pour les faibles utilisateurs (zone verte), les utilisateurs à surveiller (zone jaune) et les gros utilisateurs (zone rouge). Elles seront déterminées de façon à correspondre à la consommation maximale attendue de 50 mg/kg de biomasse pour toutes les catégories animales. Ces valeurs seront fixées en 2020 sur la base des données de benchmarking disponibles à ce moment. Des valeurs intermédiaires seront cependant déterminées pour 2022 afin de parvenir à l’objectif final de manière progressive», écrit l’AMCRA. On veillera à répartir les charges de manière proportionnée sur les différentes espèces animales afin de responsabiliser les éleveurs et les vétérinaires.
2. L’utilisation totale d’antibiotiques rejoindra l’utilisation médiane en Europe
«Le dernier rapport ESVAC (ndlr. Réseau européen de surveillance de la consommation d’antibiotiques vétérinaires) montre que la valeur médiane de l’utilisation d’antibiotiques dans 30 pays européens correspond à 57 mg/PCU (ceci correspond approximativement à 50 mg/kg de biomasse). La médiane est restée assez stable ces dernières années. Les pays qui ont des systèmes de production intensive, comparables à ceux de la Belgique, ont une utilisation d’antibiotiques aux alentours de 50 mg/kg de biomasse. Une diminution graduelle de l’usage d’antibiotiques chez les animaux en Belgique devra permettre de rejoindre en 2024 l’usage médian d’antibiotiques en Europe, c’est-à-dire 50 mg/kg de biomasse.» Cela signifie que par rapport à 2011, il faudra utiliser 65 % d’antibiotiques en moins, autrement dit une réduction supplémentaire de 15 % si l’objectif de 50 % de réduction est atteint fin 2020.
3. Utilisation maximale d’1 mg de colistine/kg de biomasse
Pour les pays européens ayant une faible consommation d’antibiotiques, l’EMA (Agence européenne des médicaments) a fixé l’objectif de consommation maximale de colistine en médecine vétérinaire à 1 mg/PCU. Or, en Belgique, l’utilisation de colistine en 2018 était de 1,69 mg/kg. Par rapport à 2011, on note déjà une baisse de près de 65%. «Mais elle devra encore diminuer pour atteindre au plus tard fin 2024 l’objectif de l’EMA. À cet effet, la colistine ne sera plus utilisée dans les aliments médicamenteux au plus tard en 2021», avertit l’AMCRA.
Points d’action
Voici succinctement les neuf points d’action retenus par l’AMCRA:
1. Collecte de données et benchmarking de l’utilisation d’antibiotiques pour tous les animaux;
2. Collecte des données et benchmarking de tous les vétérinaires;
3. Coaching individuel des utilisateurs à surveiller et des gros utilisateurs;
4. Contrôles ciblés sur la base des rapports d’utilisation des antibiotiques;
5. Élargissement de la réglementation relative aux antibiotiques ‘rouges’ à toutes les espèces animales;
6. Formation continuée des éleveurs pour l’utilisation de médicaments vétérinaires;
7. La sensibilisation et l’éducation restent capitales;
8. Accent sur la prévention des maladies animales;
9. Le monitoring et le rapportage de la résistance aux antibiotiques seront renforcés.
Info: www.amcra.be/fr/vision-2024/
Source: AMCRA, mars 2020