Chaque année, BFA, l’association professionnelle des fabricants d’aliments pour animaux, effectue un contrôle ciblé de la présence de mycotoxines dans les céréales immédiatement après la récolte (Early Warning). BFA peut compter sur le soutien de ses membres, ainsi que de l’ARMB (l’Association royale des meuniers belges) et de FEGRA (la fédération du commerce des céréales). En partie à cause de l’été humide, la teneur en mycotoxines de la récolte de céréales est plus élevée cette année que l’année dernière. Il est faut à présent être vigilant à toute augmentation des mycotoxines pendant le stockage des céréales. Une attention particulière est recommandée.
Les mycotoxines sont des substances toxiques (toxines) produites par les moisissures et présentes dans presque toutes les céréales. Malgré les mesures de prévention existantes, ces toxines sont généralement déjà présentes avant la récolte. Elles se forment dans les champs pendant la croissance des cultures, après la récolte ou pendant le stockage. Dans les champs, ce sont principalement des facteurs tels que les conditions climatiques humides, le choix de la variété et le travail du sol qui stimulent le développement des champignons et des mycotoxines. C’est exactement la raison pour laquelle BFA a inclus dans son plan d’échantillonnage sectoriel des analyses visant à mesurer la teneur en mycotoxines des céréales et à pouvoir évaluer à l’avance les problèmes éventuels.
Le système Early Warning (EWS) est une initiative annuelle prise au sein du secteur en plus du plan sectoriel global de sécurité alimentaire. L’objectif est de collecter les données le plus tôt possible après la récolte et de mettre les résultats des analyses à la disposition du commerce et des consommateurs de céréales..
Grâce à la coopération des membres de BFA, de FEGRA et de l’ARMB, un total de 494 échantillons ont été collectés et analysés pour 2021. 35% des céréales étaient originaires de France et 26% de Belgique. Les céréales suivantes ont été passées au crible : blé (66%), orge (26%) et, dans une moindre mesure, seigle, avoine, triticale et épeautre.
Les résultats montrent que 18,2% des échantillons ont détecté au moins une mycotoxine.
- Pour le déoxynivalénol (DON), un total de 494 analyses ont été effectuées, dont 82% ont donné un résultat inférieur au seuil de détection de 300 ppb. En 2020 – lorsque nous avons eu un été sec – ce taux était encore de 98 %. La norme la plus basse pour les denrées alimentaires a été dépassée 12 fois cette année, mais nous sommes restés en dessous de la norme pour les aliments pour animaux de 8.000 ppb à chaque fois (niveau maximal trouvé 4.346 ppb).
- Pour la zéaralénone (ZEA), 94% des résultats sont inférieurs au seuil de détection. En 2019, ce taux était de 92 %. La norme maximale pour les denrées alimentaires a été dépassée 5 fois, mais dans chaque cas nous sommes restés en dessous de la norme pour les aliments pour animaux de 2.000 ppb (niveau maximal de 153 ppb).
- Les niveaux d’aflatoxine B1, de fumonisine B1 et de fumonisine B2 sont tous inférieurs au seuil de détection.
- Pour T-2, 83% des échantillons sont en-dessous de la limite de détection et pour HT-2, 77% des résultats sont en-dessous de la limite de détection. La somme maximale pour T-2 et HT-2 (271 ppb) a été trouvée dans un échantillon d’avoine d’origine belge et est restée inférieure à la valeur indicative pour l’avoine (1.000 ppb).
“En raison des conditions météorologiques humides, les résultats sont plus élevés que l’année dernière. En particulier pour les céréales qui sont restées plus longtemps sur le champ, des concentrations accrues ont déjà été observées. Cette année, il est donc particulièrement important de surveiller toute augmentation des mycotoxines pendant le stockage”, commente Katrien D’hooghe, Managing Director de BFA. “Bien que les résultats aient toujours été inférieurs à la norme pour les aliments pour animaux, il est encore possible de le formuler dans, par exemple, les aliments pour porcs (avec des limites inférieures à celles des matières premières pour aliments) si les niveaux dans le maïs encore dans le champ sont plus élevés. Il est donc conseillé de prévoir des analyses supplémentaires en-dehors du champ. Un contrôle visuel approfondi des grains avant le mélange dans le silo est également fortement recommandé.”
Dans le rapport détaillé les résultats sont comparés aux normes ou recommandations applicables aux aliments pour animaux et aux denrées alimentaires. Grâce à ce suivi, nous pouvons non seulement déterminer plus précisément la destination des grains (alimentation humaine, alimentation animale ou biocarburants), mais aussi mieux estimer les concentrations finales de mycotoxines, par exemple dans l’aliment composé.