On sait l’European Mik Board (EMB) opposée au mécanisme de stockage privé enclenché par la Commission européenne pour endiguer la chute des cotations des produits laitiers. L’EMB fustige ce choix et préconise, une fois encore, la mise en œuvre du système de réduction de la production.
Pour l’EMB, la seule façon d’atténuer les effets de la chute des prix des produits laitiers est de faire preuve d’une «responsabilité sectorielle commune.» Pour faire connaître ses revendications, l’EMB a organisé le 7 mai des actions de sensibilisation dans la plupart des pays de l’UE.
Rappelons que la Commission européenne a décidé de financer le stockage privé de 90.000 tonnes de poudre de lait écrémé, 140.000 tonnes de beurre et 10.000 tonnes de fromage, à hauteur de 30 millions d’euros. «Nous devons éviter de former des tours de beurre et des montagnes de lait en poudre en subventionnant le stockage de produits déjà transformés. Les produits stockés continuent de faire partie de l’offre existante et pèsent sur les prix du lait. Il serait donc plus judicieux de consacrer les 30 millions d’euros annoncés pour financer un programme de réduction des volumes plutôt que le stockage privé», s’insurge l’EMB dans un communiqué.
«L’UE devrait se permettre de tirer les leçons des erreurs du passé. Les aides au stockage privé et l’autorisation accordée, entre autres, aux organisations de producteurs et aux interprofessions de réduire la production au niveau régional (pas dans l’ensemble de l’UE) ont totalement échoué en tant qu’instrument lors de la crise de 2015-2017. Par contre, le programme européen de réduction des volumes a fonctionné», ajoute l’EMB.
Mais une simple autorisation ou une incitation à la réduction volontaire ne suffit pas, martèle l’EMB qui propose comme alternative le PRM (Programme de responsabilisation face au marché), dont l’élément-clef est l’indemnisation pour les volumes non produits. Ce mécanisme avait été enclenché en 2016 et avait fait se preuves, rappelle l’EMB puisqu’à la mi-2017 le prix du lait était remonté à 35 centimes le litre. A cette époque, la Commission européenne avait payé 14 centimes par litre de lait non produit, une somme à laquelle plusieurs pays de l’UE avaient ajouté 14 centimes supplémentaires. Cette indemnisation avait été jugée suffisamment attractive pour convaincre les producteurs laitiers de participer au programme de réduction volontaire.
Pour en savoir plus sur le PRM: www.europeanmilkboard.org/fileadmin/Dokumente/Positions_EMB/Market_Responsibility_Programme/MVP_FR.pdf
Source: communiqué de l’EMB, le 7 mai 2020